Alice in Wonderland
Written by Nielebung on jeudi 1 avril 2010 Alice in Wonderland (Alice au Pays des Merveilles)
Genre :Aventure sous acide
Date de sortie :24 Mars 2010
Durée : 1H49
Avec: Mia Wasikowska, Johnny Depp, Helena Bonham Carter
Dire qu'Alice au Pays des Merveilles était particulièrement attendu était un doux euphémisme. Imaginez une seul instant : le réalisateur gothique ultra-inspiré qu'est Tim Burton s'associe à Disney pour mettre en scène sur grand-écran une version revisitée du chef d'oeuvre hallucinatoire de Lewis Carroll : Alice in Wonderland. Tout était réuni pour faire de ce projet un futur classique, ou presque. Si ce n'est qu'après la projection, cette oeuvre nous laisse un goût pas forcément inoubliable en bouche. Explications...
L'histoire de ce Alice au Pays des Merveilles pourrait facilement tenir sur deux lignes tant il est simple et ultra classique. Bon, on va juste dire qu'Alice retourne dans le Pays des Merveilles après qu'elle ait vu le fameux lapin blanc lors de son mariage qui se révèlera plutôt chaotique au niveau de l'ambiance. Je ne vais pas vous en dévoiler plus, de toute façon, si je vous disais qu'elle devra tuer un Dragon pour sauver le Pays des Merveilles des griffes de la vilaine Reine de Coeur, vous ne me croirez pas tellement c'est cliché (je crois que j'ai dis une connerie... :D).
Ce Alice cuvée 2010 réunit tous les personnages emblématiques du glorieux et génial dessin animé sorti en 1951. Le Chapelier fou (ou toqué pour la version 1951), Alice, la Reine Rouge, le mythique lapin de Mars, la Chenille, les jumeaux Tweedle Dee et Tweedle Dum, le chat de Chester, et bien d'autres que j'ai dû oublier. Bref, étant chacun plus fous les uns que les autres, on s'attendait à un résultat mémorable. Peine perdue mes amis ! Le degré de folie n'atteint oh grand dieu jamais une seule seconde celui du dessin animé. La faute à un scénario mou, faussement épique et imaginé en 2 secondes par une personne qui s'ennuyait profond dans le métro. Cependant, celui qui s'en sort le mieux est le Lapin de Mars (le lapin qui est aux côtés du Chapelier Fou lors du "Tee Time"), personnage décidément extraordinairement fou et incroyablement drôle, même si là aussi, sa "prestation" est moins clinquante que dans celle du dessin animé.
Quel dommage de voir qu'un tel potentiel comique présent dans cet incroyable galerie de personnages surréalistes soit à peine effleuré lors du film! D'ailleurs, toute la mythologie et toute la morale du dessin animé est complètement sous-exploité dans ce film. Où est passé l'excellente critique de la société Victorienne anglaise ? Où est passé le délire sous LSD du dessin animé ? A la poubelle. Merci Disney. Je me demande comment Walt Disney aurait réagi en voyant cette adaptation complètement édulcorée du mythe d'Alice réalisée dans le seul profit de faire, justement, du profit. Scandaleux, tout simplement.
S'il y a quelques bons points à retenir de ce Alice au pays des Merveilles, c'est que les gamins vont adorer cet univers pas trop violent visuellement (je veux dire qu'il n'y a pas trop de couleurs flashy) où le bien et le mal sont clairement différenciés (la Reine blanche, symbole du bien 'pur' et ajout de cet opus jouée par la sublime Anne Hathaway est strictement inutile d'un pur point de vue scénaristique, si elle n'aurait pas été là ça n'aurait quasiment rien changé). Même si on est loin de l'univers original du dessin animé, celui peint par Tim Burton n'en est pas moins très intéressant et réussi. Autre bonne nouvelle : Le rythme est plutôt équilibré, on ne s'ennuie pas trop mais le film est jonché de péripéties mineurs qui ne font pas vraiment avancer l'histoire, et sachant qu'on connait la fin du film pendant le tout début, il vaut mieux faire en sorte que le spectateur ne s'ennuie pas; ce qui a été une épreuve assez réussie par Tim Burton, même si au fond, on est jamais passionné ou emballé. On notera également le beau jeu d'acteur des comédiens, avec un Johnny Depp qui fait du Johnny Depp (Ou du Jack Sparrow, c'est comme vous l'entendez...), Helena Bonham Carter convaincante en diabolique Reine rouge et une excellente Mia Wasikowska qui joue de façon discrète mais également avec beaucoup de naturel le rôle phare d'Alice. La 3D est quand à elle assez inutile, et il est facilement perceptible qu'elle ait été rajoutée en post-production (pas comme Avatar tournée nativement en 3D), donnant un effet pas désagréable en soi mais clairement gadget. De plus, si les effets spéciaux sont très réussis (mais un peu trop abondant au bout d'un certain temps), on a parfois l'impression avec la 3D qu'Alice semble sur un autre plan, trahissant le fait qu'elle seule ait été filmée et que le reste ait été réalisé via ordinateur, donnant une assez mauvaise impression de réalisme.
Au final que retenir de ce Alice au Pays des Merveilles ? Tim Burton cède aux caprices de Disney qui souhaitait en faire un produit adapté au public le plus large possible. Le résultat est trop édulcorée pour susciter l'admiration pour cet univers vraiment pas comme les autres. En résulte un trip visuel réussi mais incroyablement creux qui déçoit fortement tous ceux qui attendaient de cette réunion un messie. Le mythique dessin animé de 1951 restera encore une référence incontestée, dommage, d'autant plus que le public nourrissait de grandes ambitions pour ce film...
Verdict : 2,75 étoiles Posted under | NO COMMENTS
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